Comment étaient fabriqués les bateaux vikings ?
1- La conception
La conception et la fabrication des bateaux chez les Vikings était un art transmis oralement entre un maître et son apprenti, bien souvent de père en fils et s’apprenait par la pratique.
Les charpentiers maritimes (dit “Taquier(s)”) étaient bien souvent aussi navigateurs et partaient en mer pour diverses occasions, ce qui leur permettaient de concevoir des bateaux plus adaptés en fonction de l’activité : la pêche, l’exploration, la guerre…
2- Le bois du Langskip
Afin de monter leurs bateaux, les artisans devaient s’assurer d’avoir le meilleur bois pour mener à bien leur projet.
Ainsi le chêne et le pin étaient les essences forestières les plus utilisées, en fonction, bien entendu, de la localité du charpentier (principalement du pin pour le nord de la Norvège et en Suède.
Ou alors du chêne pour le sud de la Norvège et de la Suède ainsi qu’au Danemark).
Cela dit, le chêne avait une telle importance dans la fabrication qu’il était importé depuis les régions où on le trouvait afin de faire la quille des bateaux.
Les arbres étaient sélectionnés en fonction du nombre de planches que l’on pouvait obtenir ainsi que de leurs formes (droit ou courbé).
Ils étaient également travaillés encore vert, c’est-à-dire fraîchement coupés, ce qui permettait de gagner en flexibilité pour la mise en place des planches (à l’inverse de bois sec et donc cassant).
3- Le travail du bois
Une fois les arbres sélectionnés, ils étaient coupés puis on retirait leur écorce avec un fer à écorcer.
Le tronc était ensuite fendu à la hache puis taillé pour en faire des planches.
En fonction de l’essence du bois (chêne ou pin) on pouvait obtenir plus ou moins de planches : un pin en donnait généralement moins qu’un chêne (de 2 à 3 planches pour le pin contre 4 à 8 planches pour le chêne, voire plusieurs dizaines avec les vieux chênes !).
Les taquiers utilisaient ensuite des haches plates pour aplanir les planches, alors en forme de D lors du fendage des troncs.
Ils utilisaient également une herminette afin de tailler la poupe (arrière) et la proue (avant) du bateau.
4- L’assemblage de la coque
Pour monter le langskip il faut tout d’abord commencer par la quille.
Cette dernière, faite de chêne le plus long et droit possible, n’est pas plate mais en forme de de T ou de V, ce qui permettra par la suite de fixer les premières planches.
Ensuite, on fixe la proue et la poupe, faites de bois travaillés jeunes, ce qui permet de donner une belle courbe à ces derniers.
Elles étaient la plupart du temps de même longueur, afin de donner un aspect symétrique au langskip.
La proue du bateau était parfois taillée de sorte qu’elle ressemble à un dragon, "dreki" en vieux nordique et son pluriel "drakar", d’où le nom donné aux bateaux vikings à tort donc car ces Drakkars n’étaient utilisés que lors de certaines occasions (rite funéraire, pillage entre autres).
La proue et la poupe étaient aussi taillées afin de recevoir les premières planches.
Enfin elles étaient fixées à la quille avec des chevilles en bois.
Les planches étaient ensuite fixées à l’ensemble avec des rivets en fer (par endroits spécifiques avec des clous).
On commençait par la planche la plus proche de la quille puis une par-dessus l’autre, de sorte qu’elles se chevauchent, jusqu’à la hauteur désirée.
De grandes pinces de bois étaient utilisées pour maintenir les planches ensemble lors de la pose.
Elles étaient également rivetées sur la longueur afin d’atteindre la longueur du langskip et étaient enfin scellées afin que l’eau ne rentre pas dans le bateau.
Pour ce faire, on utilisait des poils d’animaux, principalement de la laine de mouton, mélangés à du goudron de pin.
5- Le reste de l’ossature du Langskip
Une fois la coque assemblée, l’ossature du bateau était mise en place.
Elle était constituée de traverses (les voir comme des côtes) suivant la courbe du bateau, permettant ainsi la pose du plancher.
Le bois utilisé était encore du bois courbé naturellement, ce qui donnait à l’ensemble la flexibilité voulue afin d’éviter qu’ils ne cassent durant les périples maritimes.
Dans le cas où le bateau devait posséder un mât, ce dernier était posé et fixé sur la quille, puis maintenu par les traverses.
Le gouvernail était ensuite assemblé et monté à l’arrière de la coque, fixé bien souvent avec des bandes de cuir entrelacées.
Un gouvernail supplémentaire était souvent amené durant les longs trajets en cas de casse.
L’ensemble du bateau était ensuite traité de goudron de pin et d’essence de térébenthine afin de l’imperméabiliser.
C’est grâce à tout ce savoir faire que les Vikings ont pu naviguer et explorer des terres lointaines.
- Auteur de l'article : Samuel PAUCHET, Membre du Clan BARBEBARIAN -